- BRAHUI
- BRAHUIBR HU 壟Confédération tribale dont l’effectif était évalué à plus de 270 000 en 1960, les Br hu 稜 (ou Brahoui) vivent au Pakistan, dans la province du Baloutchistan, en territoire montagneux. Une partie de la population br hu 稜 vit de l’élevage de troupeaux de moutons, de chèvres et de dromadaires. Les tribus nomades migrent de la passe de Bolan, au nord, au cap Monze, sur le golfe Persique, au travers des monts Br hu 稜. L’origine des Br hu 稜 est obscure, toutefois leur langue permet de penser qu’ils seraient un reliquat des populations dravidiennes ayant occupé la vallée de l’Indus avant l’arrivée des tribus indo-aryennes. Bien que riche d’emprunts au baloutche, au sindh 稜 et au pashto, leur langue, parlée par 1 million de personnes dans les années 1990, constitue un dialecte isolé au milieu des autres dialectes indo-iraniens. L’emploi de suffixes, les formes de pronoms personnels et le pluriel des verbes ainsi que la conjugaison à forme négative permettent de relier cette langue au groupe dravidien.Physiquement, les Br hu 稜 ressemblent aux Baloutches, aux Pathans par lesquels la confédération a été plus ou moins absorbée. Ce sont des musulmans sunnites, chez lesquels la tradition musulmane s’est superposée à des coutumes sociales propres aux peuples de l’Inde; ainsi la femme jouit-elle d’une certaine liberté et n’est-elle pas systématiquement cloîtrée. Les vingt-trois tribus installées au milieu des populations baloutches ont pendant longtemps dépendu du chef br hu 稜 de Kal t, ville dont l’histoire est liée au destin de ces tribus. Un groupe de sept ou huit lignées endogames, représentant le onzième de la population br hu 稜, forme ce qui peut être considéré comme le noyau originel. Ces lignées prétendent avoir des ancêtres lointains dont le mir Hamza, oncle du prophète, qui selon la tradition orthodoxe islamique n’a jamais laissé de descendants. À ce noyau ont été rattachés des éléments indigènes et des populations d’origine baloutche, pathane et iranienne réduites en esclavage. L’histoire des lignées br hu 稜 remonte à la capture de Kal t par les Moghols; au XVe et au XVIe siècle les Br hu 稜, avec l’aide des Pathans, auraient repris cette ville. Pendant le XVIIe siècle, c’est une longue série de guerres au cours desquelles s’affrontent Br hu 稜, Baloutches et Jats. Le mir Ahmad, fondateur de la tribu des Ahmadzai, réussit à rassembler les différentes tribus en confédération. Cette confédération est à son apogée au XVIIIe siècle, sous Nassir le Grand qui prend le titre de kh n. À sa mort en 1795, l’anarchie renaît et la confédération se désagrège.Le nomadisme des br hu 稜 est conditionné par leur désir d’échapper aux amplitudes thermiques extrêmes et aussi par la recherche de travaux saisonniers dans les oasis, les déplacements des hautes terres aux basses terres se faisant à la saison des pluies. L’existence des tribus est entièrement liée au problème de l’eau. Les troupeaux sont menés vers les pâturages en avril, la viande et la laine sont vendues; le lait, dont la vente est interdite par un tabou, est réservé à la consommation familiale. Nombre de tribus sédentarisées cultivent orge, blé, palmiers dattiers. Toutefois elles ont gardé quelques animaux, ce qui contribue à perpétuer le semi-nomadisme. Pour faire face au problème démographique, la propriété du sol par les familles se fait par rotation. Une part égale est accordée à chaque mâle d’une même famille pendant dix ans. L’extension de l’agriculture a conduit à sacrifier les pâturages; aussi les troupeaux sont-ils obligés de paître sur les territoires des nomades afghans qui, pendant l’hiver, occupent les régions septentrionales de la province du Baloutchistan. Les Br hu 稜, qui nomadisent autour des points de sédentarisation, sur une aire de vingt kilomètres, sont les darsh 稜n ; leur sort est lié à la vie des marchés, et le grand nomade, ou powindah , ne dépend pas d’un village. Les campements darsh 稜n ou powindah se composent en moyenne de trois à quatre familles, et le fait d’être darsh 稜n ou powindah est lié à l’importance du troupeau: plus celui-ci est nombreux, plus la migration est longue. Ce sont les hommes qui conduisent les troupeaux sur les pâturages; les animaux de charge sont gardés par les femmes, qui, outre les tâches ménagères, vont chercher l’eau et le combustible, filent, tissent, brodent et fabriquent les tentes noires faites de poil de chèvre. Les hommes chassent, font du commerce et assistent aux conseils où sont débattus les problèmes tribaux et inter-tribaux.
Encyclopédie Universelle. 2012.